Elle vient d’avoir 17 ans, trouve sa place dans les défenses adverses et est en train de découvrir la Nationale 1 avec, sur les épaules, le maillot de l’ASPTT Strasbourg/Hoenheim. Elle, c’est Sarah Herzog.
Il y a d’abord eu le handball heureux. Celui de l’insouciance, celui du jeu, de la découverte et des rires partagés. Haute comme trois pommes, à peine quatre ans au compteur du temps, Sarah Herzog a hérité d’un sport comme on reçoit un bien précieux qu’il faut entretenir pour le maintenir brillant, vivant, entraînant.

« On était tout le temps tous ensemble, c’étaient de belles années »
« Mon papa, Roland, jouait à Sélestat, puis à Plobsheim. Il m’emmenait partout, j’étais toujours dans une salle de
hand. Ma mère, Martine, s’occupait du baby-hand à Plobsheim. Alors, c’était comme une évidence… »
L’ancienne salle polyvalente de Plobsheim sera son terrain de jeu favori. Couleur orange, déjà. « J’ai commencé là-bas, au milieu de mes copains. Il y avait Julien Schoch qui était un peu mon petit frère, moi j’étais la seule fille. J’ai eu du mal à les quitter, c’étaient mes amis. Il y avait un vrai esprit de famille, on était tout le temps tous ensemble, c’étaient de belles années. »
Le POC n’ayant pas d’équipe féminine, la mixité prenant fin avec les -12 ans, Sarah Herzog a dû quitter ce confortable et douillet cocon pour continuer à entretenir sa passion pour ce jeu. « Je regardais souvent les matches de l’équipe de France. Ceux de mon papa aussi. J’avais envie de faire comme lui, c’est un exemple pour moi. »
Alors, elle passera une saison à Illkirch avant de rejoindre l’ASPTT Strasbourg en 2010 et le pôle dans la foulée. Deux saisons en -16 ans, une en -18 et voilà la N2.
« J’avais une grosse appréhension avant mon premier match. Cédric (Amour, son entraîneur) m’avait mis la pression, il ne fallait pas que je passe à côté. Les filles ont été géniales avec moi, elles m’aident et me conseillent toujours d’ailleurs. »
Ce premier match chez les “grandes” fait partie des moments marquants de sa jeune carrière comme deux autres.
« Mon dernier match avec Plobsheim, une finale de Coupe d’Alsace, arbitrée par… mon papa. On a un peu perdu à cause de lui, rigole-t-elle. Il a sifflé un penalty contre nous tout à la fin et on a perdu d’un but. » Le suivant est plus heureux. « Le titre de championne de France avec l’équipe d’Alsace en 2011. J’étais capitaine et ça m’a beaucoup marquée. »
Désormais, c’est en Nationale 1 que Sarah Herzog se construit ses souvenirs du haut de son mètre 80. « Au début, c’était vraiment dur, j’ai eu du mal, j’ai commencé à douter. Heureusement, mes parents et les filles de l’équipe ont toujours été derrière moi. Quand on me donne une balle, que j’arrive à l’attraper, pour moi, je dois la mettre au fond, je n’ai pas droit à l’erreur. »
« Ce poste m’a aussi appris à me battre »
Son poste, c’est pivot. Elle doit se frotter à la défense adverse, s’y faire une place, en attendant le ballon. « C’est très physique, il faut être solide sur ses appuis. Il faut de la combativité aussi et ce n’est pas forcément dans mon caractère. Évoluer à ce poste m’a aussi appris à me battre, à m’arracher sur chaque action. »
Passée par la sélection nationale cadettes, puis jeunes plus brièvement – « J’étais super heureuse, c’était comme un rêve qui se réalise, mais la roue peut tourner très vite dans un sens comme dans l’autre » –, Sarah Herzog veut retrouver ce goût du haut niveau.
C’est son but, c’est sa quête. « J’ai en tête depuis toute petite de vivre du handball. J’aimerais intégrer un centre de formation à la fin de la saison, retrouver l’équipe de France et je rêve de jouer un jour à l’étranger, en Norvège ou en Roumanie, il y a de tellement bonnes joueuses là-bas. »
Mais comme tout cela est aléatoire, celle qui a grandi à Eschau ne va pas oublier de passer son Bac ES qu’elle prépare en trois ans, l’épreuve de Français est pour bientôt. « J’aimerais bien travailler dans le sport, vivre de ma passion, pourquoi pas prof, on verra. »
En attendant de franchir un cap de plus, Sarah Herzog profite de ses 17 ans, a préparé des pizzas, « pâte comprise », pour toute l’équipe le jour de son anniversaire, adore « écouter de la musique et danser avec ma sœur, Léa » qui, elle, est basketteuse à Geispolsheim.
Mais cette jeune joueuse d’avenir, enthousiaste et sérieuse, n’oublie surtout pas de remercier ceux qui ont été là pour elle. « Mes parents, pour tout ce qu’ils font pour moi, parce que je ne suis pas facile à vivre tous les jours non plus, s’amuse-t-elle. Et puis les gens de l’ASPTT, du pôle espoirs et de Plobsheim. »
Si le handball est désormais devenu plus sérieux, en attendant de le devenir peut-être encore davantage, le sourire n’est jamais loin du visage de Sarah Herzog, joueuse au cœur orange qui ne cesse de battre pour une petite balle de cuir.
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