Handball | L’équipe de France en route vers l’Euro avec un Alsacien dans ses rangs
Vendredi à Metz, l’Alsacien Jean-Luc Kieffer a vécu son troisième match sur le banc de l’équipe de France. Avec toujours la même émotion.
Jean-Luc Kieffer n’oubliera jamais le 24 octobre 2019. Contre le Danemark, l’entraîneur des gardiens de l’équipe de France avait chanté pour la première fois la Marseillaise. « L’équipe de France, c’est le Graal. J’ai eu un pincement au cœur pendant l’hymne. C’était magistral. »
Ce 3 janvier 2020 restera également un moment (très) fort. C’était en effet la première de l’Alsacien (50 ans) devant le public français. « Tous ces drapeaux bleu blanc rouge… Ça restera un superbe souvenir. C’est toujours émouvant. » Ça l’était d’autant plus que la famille et les amis étaient là.
Sa grande première à Bercy cet après-midi
L’émotion passée, le coach de Plobsheim (N2) était surtout ravi de la prestation des Bleus contre la Serbie, surclassée aux Arènes de Metz (40-26). « On sort d’une grosse semaine de travail, c’est bien d’être récompensé. »
Jean-Luc Kieffer avait endossé le costume d’entraîneur des gardiens de l’équipe de France début octobre. Il le porte depuis le début de la préparation pour l’Euro avec le même bonheur. « C’est toujours beau la vie en bleu », sourit-il.
L’ancien joueur de la Robertsau sait la chance qui est la sienne. Il n’oublie pas non plus que l’Eurométropole, où il travaille, et le club de Plobsheim lui permettent de vivre ces si beaux moments.
Jean-Luc Kieffer fait en sorte de ne rien en perdre. « On les vit pleinement. Mais il faut aussi rester focalisé sur l’objectif. Ça passe tellement vite, il y a tellement de travail… »
L’ancien gardien du Racing (D1) et de Schutterwald (Bundesliga) a trouvé sa place dans le staff tricolore. « J’ai pas mal d’expérience, je sais où je veux aller, ce que je veux mettre en place. Discrètement, mais de manière efficace. »
En équipe de France, où le temps est compté, chaque minute est mise à profit pour exceller. Depuis le début de la (courte) préparation pour l’Euro, le formateur au Pôle Espoirs de Strasbourg a pu travailler spécifiquement avec les gardiens. « On a pu aller plus loin. C’était enrichissant pour moi. On sent que la pression monte, que la compétition n’est pas loin. »
Ce lundi, le sélectionneur Didier Dinart dévoilera la liste des seize joueurs retenus pour le Championnat d’Europe.
Pour le choix des deux gardiens, le sélectionneur a déjà indiqué que l’avis de l’Alsacien comptera. Vincent Gérard (PSG) est assuré d’être du voyage. Il faudra donc trancher entre Yann Genty (Chambéry) et Wesley Pardin (Aix-en-Provence). « C’est une responsabilité, mais ça fait partie de notre travail. »
L’autre partie, c’est de hisser l’équipe de France au sommet. En Norvège et en Suède, les Bleus voudront remonter sur le toit de l’Europe, six ans après leur dernier titre continental. Un succès leur assurerait aussi la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo cet été. Sinon, il faudra en passer par un tournoi de qualification en avril. « Le premier objectif, c’est de se rapprocher le plus vite possible des JO. La médaille d’or, ce serait la cerise sur le gâteau. »
En attendant, Jean-Luc Kieffer va vivre ce dimanche une autre belle première. La France dispute contre le Danemark (17h) son deuxième et dernier match de préparation pour l’Euro à Bercy, le temple du handball tricolore, où résonnent encore fort les victoires en finale des Mondiaux 2001 et 2017. « Je n’y suis jamais allé, confie-t-il. C’est bien de passer par là avant que le bal ne commence. »
La parenthèse à Metz lui aura permis de faire le plein d’énergie avant sa première compétition internationale. « Juste avant de partir, voir tout le monde (sa famille, ndlr) encore une fois, ça booste ! »
Par Simon GIOVANNINI - 5/01/2020 05:00 | mis à jour à 16:18 DNA
En relief
« On avait besoin de son apport »
Après la retraite internationale de Thierry Omeyer en 2017, Didier Dinart a vite senti qu’il devait étoffer le staff tricolore. Jean-Luc Kieffer a donc endossé le premier le costume d’entraîneur des gardiens de l’équipe de France.
« Je ne le connaissais pas, mais j’avais ses références », indique le sélectionneur des Bleus, à qui il n’avait certainement pas échappé que l’Alsacien a formé une quantité incroyable de gardiens au Pôle Espoirs de Strasbourg (Vincent Gérard, Mickaël Robin ou Julien Meyer, pour ne citer que les internationaux A).
« On avait besoin de son apport. » Celui d’un véritable spécialiste du poste. « Au quotidien, les gardiens étaient parfois livrés à eux-mêmes. » Ils bénéficient désormais des « séances spécifiques » concoctées par l’Alsacien.
Didier Dinart ne regrette surtout pas d’avoir Jean-Luc Kieffer à ses côtés. « C’est quelqu’un de sérieux et de passionné. » Tout ce qu’il faut pour réussir sous la tunique bleue.
S.G.
« Une vraie plus-value »
Le gardien Vincent Gérard (33 ans) connaît bien Jean-Luc Kieffer, puisque l’Alsacien a été son formateur au Pôle Espoirs de Strasbourg entre 2001 et 2004. Depuis octobre, le duo a renoué le fil sous le maillot bleu. Et comme avant, « c’est un vrai plaisir de travailler avec lui ».
Jean-Luc Kieffer a bien bossé, son ancien élève s’étant hissé au sommet (champion d’Europe en 2014, champion du monde en 2017, vainqueur de la Ligue des champions en 2018). « Il est moins dans une logique de progression comme au Pôle. » Mais l’apport du technicien alsacien est toujours aussi précieux pour le Messin. « Il est plus à l’écoute de nos besoins. Même pour des gardiens confirmés, c’est important d’avoir un avis extérieur et de disposer d’une véritable expertise. Jean-Luc est une vraie plus-value. »
S.G.
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