Handball | Nationale 2 masculine : Plobsheim – Villers-lès-Nancy (16h)
Cette semaine, Jean-Luc Kieffer a renfilé la tunique orange pour préparer le match du POC contre Villers ce dimanche. Avec toujours en tête les belles émotions de son début d’aventure bleue.
Il est un formateur de gardiens reconnu depuis presque vingt ans au Pôle Espoirs de Strasbourg (Vincent Gérard, Mickaël Robin, Julien Meyer, Roxanne Frank pour ne citer que les internationaux A). Il est l’entraîneur Plobsheim en N2.
Il travaille à l’Eurométropole, est élu au conseil municipal de sa commune, Willgottheim, tout en étant très présent pour sa famille (Ilona et Valentin, deux de ses trois enfants, sont handballeurs professionnels comme lui l’a été).
« J’ai pris un plaisir fou »
« Je crois que j’ai besoin de faire beaucoup de choses, sourit Jean-Luc Kieffer (50 ans). Ça nécessite forcément d’être organisé, mais je suis heureux avec cette vie-là. »
Il faut croire que l’Alsacien a toujours de l’énergie à revendre puisqu’il s’est trouvé une nouvelle occupation. Une de celles qui collaient parfaitement à ses talents. Cet été, le sélectionneur Didier Dinart lui a ainsi proposé d’intégrer le staff tricolore.
Et la semaine dernière, lors de la première étape de la Golden League, Jean-Luc Kieffer s’est glissé très officiellement pour la première fois dans le costume d’entraîneur des gardiens de l’équipe de France. Avec émotion.
Il avait beau avoir été international chez les jeunes durant sa carrière de joueur (au poste de gardien, vous vous en doutiez), il n’avait jamais eu droit à la Marseillaise. Alors, quand les premières notes ont retenti avant le match face au Danemark, le coach de Plobsheim a réalisé ce qu’il était en train de vivre. « Là, tu te rends compte que c’est l’équipe de France A. Ça restera un moment fort et inoubliable. »
Dans le staff tricolore, Jean-Luc Kieffer a envie d’être « utile ». Durant ces huit jours en Bleu, il s’est bien évidemment occupé des gardiens Vincent Gérard, Yann Genty et Wesley Pardin, tout en glissant à leurs coéquipiers quelques conseils sur les portiers adverses.
Surtout, il a trouvé sa place naturellement. « Le courant est tout de suite bien passé avec tout le monde », explique celui qui connaissait déjà bien Vincent Gérard et les frères Karabatic, pour avoir été entraîné par leur père, Branko, à la Robertsau.
Depuis juillet, Jean-Luc Kieffer échangeait régulièrement avec les autres membres du staff tricolore. La semaine passée, il s’y est totalement immergé. « En équipe de France, tu vis handball. Tout est minuté, c’est très pro. Tu es dans une bulle. J’ai pris un plaisir fou », résume-t-il.
Son aventure bleue a débuté de la meilleure des façons avec deux succès contre le Danemark et l’Espagne. L’Alsacien espère bien évidemment connaître la même réussite à l’Euro en janvier et aux Jeux olympiques l’été prochain (pour lesquels l’équipe de France doit encore décrocher sa qualification).
Il le sait, cette expérience en équipe de France sera « bénéfique » pour ses autres casquettes. Le technicien alsacien a d’ailleurs très vite renfilé celle d’entraîneur de Plobsheim. « Heureux », forcément, de ce premier intermède bleu, comme il l’est tout autant d’être de retour à « la vie normale ».
« Je ne vais pas changer »
Jean-Luc Kieffer a préparé le match du POC face à Villers avec le même investissement. « Je ne vais pas changer ma manière d’être parce que je suis en équipe de France A », assure-t-il. Ce serait en effet mal le connaître.
Plobsheim, 6e mais avec seulement un petit point d’avance sur la zone rouge, veut décoller ce dimanche face à des Lorrains qui affichent le même bilan (1 v, 1 n, 2 d). « Ce match est important, déjà parce que l’on veut décrocher notre première victoire à domicile. Et aussi pour ne pas se mettre en difficulté au classement. »
Du bleu à l’orange, la vie de Jean-Luc Kieffer est toujours plus remplie, surtout plus enrichissante.
Coup d’envoi 16h, POC Arena.
Adoubé par Didier Dinart
Sur le site de la Fédération Française, Didier Dinart, le sélectionneur national, a évoqué les premiers pas de Jean-Luc Kieffer dans le staff des Bleus. « Disposer d’un entraîneur des gardiens est très précieux. Je vois les gardiens d’un autre œil et j’ai désormais l’avis d’un spécialiste. Jean-Luc connaît leurs points forts et leur état d’esprit. Je me pencherai avec lui sur le choix des gardiens pour l’Euro car il a des critères que je n’ai pas. »
DNA - SIMON GIOVANNINI 3/11/19
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